Le pèlerinage à La Mecque est entré dans sa dernière phase mercredi pour les quelque 2,8 millions de fidèles venus du monde entier participer à ce rassemblement spirituel unique.
De retour dans la vallée de Mina après des circonvolutions autour de la Kaaba, construction cubique au centre de la Grande mosquée de La Mecque, et des déambulations entre deux endroits proches, Safa et Marwa, les pèlerins ont repris mercredi 17 novembre le rite de lapidation de Satan.
L'affluence était plus grande dans l'après-midi. "La Sunna (tradition) veut que l'on lapide dans l'après-midi", dit Aref al-Shuaibi, un Yéménite de 21 ans qui, tenant ses cailloux dans un petit sac noir, se préparait au rituel de la lapidation. Le rituel a commencé mardi avec la lapidation de la plus grande des stèles représentant Satan.
Mercredi, les pèlerins lapidaient les trois stèles -grande, moyenne et petite- sur lesquelles ils doivent jeter 21 cailloux. Les autorités ont indiqué que près de 2,8 millions de fidèles, dont un million venus d'Arabie saoudite, ont participé au hadj, qui s'est déroulé jusqu'ici sans incident majeur.
Au total, 1 799 601 pèlerins sont venus de l'étranger, et 989 798 d'Arabie saoudite, soit 2 789 399 pèlerins. Le roi Abdallah a déploré "les pires circonstances par lesquelles passe la nation islamique" et "l'impuissance" de cette nation à y faire face.
"Cette nation mérite une pause (de réflexion) courageuse" car "même si elle s'est longtemps assoupie, elle sera un jour capable, avec l'aide de Dieu et par une action innovatrice, d'une renaissance" islamique, a-t-il ajouté sur la télévision d'Etat.
L'allocution du souverain souffrant d'une hernie discale a été prononcée, en son nom, par le ministre de l'Intérieur Nayef Ben Abdel Aziz en recevant à Mina les chefs des délégations officielles des pèlerins, dont les chefs d'Etat du Soudan, du Gabon, de Gambie, de Somalie et de Daguestan.
S'adressant par ailleurs aux pèlerins, le roi Abdallah a souligné que son gouvernement agissait "avec fermeté" pour assurer la sécurité de fidèles. "Le terrorisme qui menace le monde et qui est attribué aux musulmans trouve son origine dans les actions d'extrémistes" musulmans, dont "l'islam est innocent", a ajouté le roi cité par l'agence officielle Spa.
Il a appelé à un dialogue inter-islamique "pour surmonter les divergences, l'ignorance et l'extrémisme, autant d'obstacles qui entravent les espoirs des musulmans".
Le hadj a connu son moment fort lundi avec le stationnement sur le Mont Arafat, proche de Mina, pour une journée de prière et d'invocation. Il ne reste plus pour les pèlerins qu'à poursuivre la lapidation de Satan jeudi avant d'ultimes circonvolutions autour de la Kaaba pour clore le hadj.
Mais déjà la foule se fait moins dense autour des stèles de Mina où des ponts de cinq niveaux ont été installés pour éviter que les bousculades ayant fait des centaines de morts ces dernières années ne se reproduisent.
En soirée, la pluie est subitement tombée sur les Lieux saints, accentuant les difficultés rencontrées par des pèlerins qui ont installé des tentes de fortune sur les trottoirs, sous les ponts ou dans les rues. La météo saoudienne prévoit la persistance d'un temps pluvieux jusqu'à vendredi.
Le hadj, le plus grand pèlerinage annuel au monde, est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.
Outre le pèlerinage, les quatre autres piliers de l'islam sont la profession de foi (Chahada, qui consiste à proclamer qu'il n'y a point de dieu d'Allah et que son prophète est Mahomet), la prière cinq fois par jour, le jeûne pendant le mois du ramadan et l'aumône légale (Zakat).
tabyam ouedraogo
(sources AFP, RFI, AL ZAZIRA TV)